Natalie Beridze
’Guliagava’
Monika Enterprise
On ne remerciera jamais assez les compilations ‘4 Women No Cry’. C’était en 2005, la première du genre. Une artiste au nom inconnu, il contenait tous les ingrédients
géographiques d’une de ses interprètes. Natalie Beridze, la Géorgie. Pas celle des
States, mais le petit pays perché dans les montagnes du Caucase. Où elle a développé
son électro pop totale classe, en témoignait son meilleur disque à ce jour, le
fabuleux ‘Forget’fulness’, c’était il y a cinq ans, déjà sur le label de Gudrun Gut. Un
poil moins expressif, davantage dans la retenue, ‘Guliagava’ n’en conserve pas moins la délicate beauté des sommets enneigés. Le Caucase, on vous disait. A la
fois généreuse et discrète, empreinte d’un style riche où les ingrédients doivent autant
à Aphex Twin qu’à Antye Greie, en passant par des restes de dubstep et d’IDM, la musique
de l’artiste de Tbilissi respire la recherche et l’anticipation. Moins immédiate
que sur des efforts précédents, il suffit en comparaison, de songer à l’embaume
quasi-mystique d’un ancien titre comme ‘Forever Has No Shadow’, le cru 2016 de
Natalie Beridze conserve, voire accroît encore, une longueur en bouche précieuse et sensuelle. On lui donne déjà rendez-vous dans cinq ans. (fv)