Vous n’avez jamais goûté aux parfums ensorceleurs de ‘Baden-Baden’, le tout premier opus de Michaela Melián sorti en 2004 à l’âge presque canonique de 48
ans? Et bien, excellente nouvelle, neuf ans plus tard, l’artiste munichoise
nous refait le coup de l’excellence, après une période de moins bonne forme où elle nous avait embarqués du côté de ‘Los Angeles’. Soit ‘Monaco’, fascinant de bout en bout – alors qu’à la première audition, la circonspection était plus
que de mise. Toujours adepte d’un faux néo-classicisme où les lenteurs de son minimalisme alternent avec une vraie lecture du temps relâché, la compositrice allemande maîtrise également les boucles à la perfection – c’est
même un de ses traits de fabrique essentiels. Tel un pendant feminin de William Basinski, il aurait toutefois croisé la route de Max Richter, Michaela
Melián enrichit à doses millimétrées ses morceaux, instrumentaux à une exception près. Artisane des trouvailles mélodiques, elles sont
accrocheuses, sinon accessibles, la très subtile Bavaroise se permet meme le luxe de reprendre Bowie (elle nous avait déjà fait le saisissant coup
avec Roxy Music), pour une reprise de ‘Scary Monsters’ teutonique dans l’âme sur qui plane l’ombre incessante de Nico. (fv)